Auteur: Paul Beorn Editions: Castelmore, 2014 Nombre de pages: 415 Quatrième de couverture: Tous les adultes se sont endormis... que la fête commence ! Pendant une journée que les enfants baptisent « le jour du marchand de sable », tous les adultes sombrent les uns après les autres dans un mystérieux coma... Enfants et adolescents se retrouvent livrés à eux-mêmes. Dans une petite ville, Léo et Marie, deux lycéens de seize ans, rassemblent autour d'eux quelques amis pour vivre ensemble dans un vieil immeuble. Mais des gangs profitent de la situation, s'accaparent les réserves de nourriture et deviennent de plus en plus violents. La bande de Léo doit apprendre à se battre pour défendre leur liberté quand d'autres voudraient imposer la loi du plus fort. Léo et sa bande parviendront-ils à survivre jusqu'au réveil des adultes ? Et si les adultes ne se réveillaient jamais ? |
J’ai été rapidement attirée par ce livre aux Imaginales l’année passée, tant par la couverture que par le titre super accrocheur. Un peu hésitante au premier abord car je craignais qu’il soit « trop » jeunesse, j'ai fini par me lancer dans l’aventure et là je peux vous dire qu’il était tout le contraire que ce à quoi je m’attendais… Et que je n’ai pas forcément adhéré à ce qui m’a été proposé… Dommage mais je suis passée à côté de ce roman.
Tout d’abord, ce qui ressort très rapidement, c’est que ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains ! Ne vous fiez pas au fait que les héros soient des enfants, nous sommes dans un monde complètement trash avec des enfants qui n’en sont plus et qui se comportent en tous points comme les adultes en temps de guerre, avec toutes les déviances que cela implique… Et c’est là que le bas blesse pour moi ! J’imagine que l’auteur a volontairement essayé de choquer et d’amener une réflexion, mais pour moi c’est allé trop loin, cela devenait insoutenable voire malsain d’imaginer des enfants se comporter de la sorte.
Pourtant je sais bien que les faits qu’il présente n’ont rien d’inattendu et je peux bien imaginer que cela pourrait se produire… Seulement je dois admettre que je ne m’attendais pas à cela dans ce livre et que du coup je n’ai pas apprécié ce côté du roman. Bien sûr le parallèle avec les jeux vidéos ultra-violents auxquels les jeunes jouent est très vite fait et cela nous pousse à nous interroger sur l’éducation et sur les déviances de notre société, et il est vrai que pour cela, ce livre est une pépite. Comme vous le voyez mon ressenti balance quand même pas mal…
Ce qui n’a pas aidé, c’est que je ne me suis pas attachée aux enfants que nous suivons. Déjà par les scènes qu’ils vivent, mais surtout par leur façon de se comporter et de parler qui est loin de celles de jeunes de leur âge… Par moment, j’avais même l’impression de suivre des adultes, pour me reprendre la réalité en pleine face juste après. D’ailleurs pour des enfants, ils ont des connaissances dans certains domaines qui sont quand même assez hallucinantes…
L’autre élément que j’ai trouvé vraiment dommage, c’est la non exploitation de ce virus qui endort les adultes. Finalement il n’est qu’un prétexte à suivre des enfants s’entretuer et essayer de survivre dans un monde où ils sont livrés à eux-mêmes, avec toutes les réactions différenciées que cela suscite... Du coup, j’ai eu de la peine à entrevoir le sens de ce virus une fois le roman terminé et je dois admettre que je suis un peu frustrée. Ce manque de développement fait que l’idée n’est à mon goût pas pleinement aboutie et qu’il me manque certaines cartes pour appréhender toute l’histoire. C’est un peu un arrêt sur image sur l’après virus, avec des causes et des conséquences qui sont survolées et expliquées à la va vite, et une conclusion tout aussi hallucinante et expédiée en quelques lignes…
En bref, c’est un livre qui peut être choquant et qui n’est surtout pas à mettre entre toutes les mains ! Je ressors un peu mitigée de cette lecture qui n’aura pas su m’emporter ni par son récit dérangeant, ni par les personnages auxquels je ne me suis pas attachée. Toutefois, je pense qu’il peut valoir la peine d'être découvert, car au-delà de tout cela il amène des réflexions intéressantes sur notre société et ses dérives. |