Auteur: Karine Giébel Editions: Pocket, 2014 Nombre de pages: 635 Quatrième de couverture: Je m'appelle Raphaël, je viens de passer 14 ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, et deux autres complices, nous avons dérobé 30 millions d'euros de bijoux. Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts et un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre où Will pourra reprendre des forces. "Je m'appelle Sandra. Je suis morte il y a longtemps dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour là..." Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer. "Quelque chose qui parle et qui marche à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit..." Lecture commune: Encore une LC avec Koko et cette fois j'ai pu lui faire découvrir un de mes auteurs chouchous! |
J'avais hâte de découvrir ce roman, car je suis vraiment accro à cet auteur et à ses romans noirs et effrayants. Une fois de plus, elle a tenu toutes ses promesses, même au-delà car je ne m'attendais pas du tout à une telle histoire, à un tel machiavélisme, à de tels frissons. Ce fut sublime, angoissant, stressant, passionnant, en bref une vraie révélation.
Comme dans les autres romans de l'auteur que j'ai lus, l'histoire nous embarque dans un contexte où personne n'est tout blanc, ni tout noir. Vous aimez un personnage? Alors méfiez-vous car ici personne n'est vraiment ce qu'il prétend être. Le gentil est peut-être votre pire ennemi et le sociopathe n'est peut-être pas le plus horrible de tous... ou peut-être que si allez savoir... Difficile de dénouer le vrai du faux et de faire confiance à ce qui se déroule devant nos yeux. Nous finissons par douter de tout le monde et par craindre le pire à chaque fois qu'un personnage tourne le dos à un autre..
La grande force de l'auteur est de nous offrir un récit en huit-clos: nous sommes coincés dans cette maison comme nos héros en fuite et leur otage. Tout comme eux nous ressentons le poids de cet enfermement, les doutes et les craintes de chacun. Mais quand le mari de l'otage viendra se mêler à la fête, l'histoire va prendre toute son ampleur et nous faire plonger dans l'horreur à l'état pur! Le lecteur a intérêt d'avoir le coeur bien accroché car rien ne lui est épargné. Si les descriptions de certains sévices (et ils sont nombreux croyez-moi car toute la cruauté humaine est réunie ici) sont stoppées juste avant le moment fatidique, le style très imagé de l'auteur nous laisse ressentir les faits au plus profond de notre chair et croyez-moi c'est frisson garanti!
Une fois entré dans l'histoire, le lecteur a beaucoup de difficultés à s'arrêter et à réussir à se sortir de cette spirale infernale. L'auteur nous manipule avec délice, prenant plaisir à nous faire construire des hypothèses factices pour mieux les détruire quelques chapitres plus loin, de quoi nous pousser à vouloir en apprendre toujours plus avec une sorte de faim insatiable.