Editions: Folio, 1985
Nombre de pages: 374
Quatrième de couverture:
De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face.
BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.
Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.
Je ne lis des classiques qu’au compte goutte, non pas que je déteste cela, mais j’ai eu quelques déconvenues et j’hésite toujours à me lancer. Celui-ci me faisait vraiment de l’oeil depuis longtemps et je suis contente d’avoir passé le pas, même si cela n’a pas été un coup de coeur. En fait, je pense qu’il devrait être lu par tous les fans des dystopies, juste pour rappeler à certains qu’il n’y a rien de neuf sous les étoiles ;)
Dans ce roman, nous suivons la vie et les pensées de Winston, habitant de l’Océania qui est gouverné par Big Brother. BB voit tout, entend tout, et élimine tout ce qui ne lui convient pas. La vie est donc régulée au millimètre sous la doctrine du Parti. Winston qui s’en accommodait plus ou moins, commence à se poser des questions et à entrevoir la vérité derrière le masque. Du moins, le croit-il car cette « vérité » pourrait bien être différente de ce qu’il croit.
J’ai été très intriguée par ce récit. Le monde que nous dépeint l’auteur n’est finalement pas complètement utopique bien au contraire, et c’est ce qui est très angoissant. Cela l’est d’autant plus quand on sait qu’il a été écrit dans les années 40… Dire que tant d’années auparavant l’auteur avait déjà « prédit » certaines dérivent de l’être humain, voilà qui est peu glorieux pour nous. Du coup, on sent le côté indémodable du récit et l’importance de l’avoir lu au moins une fois dans sa vie.
Après malheureusement, la qualité du récit est très variable et c’est mon gros point noir. Le livre est composé de 3 parties: alors que la première nous fait découvrir l’univers dans lequel évolue le héros et est super accrocheuse; la deuxième relate sa rencontre avec Julia et la montée de son insatisfaction et s’avère extrêmement longue et ennuyeuse… Heureusement la troisième partie reprend du poil de la bête puisqu’il va faire face au Parti et nous faire découvrir ses coulisses, toutefois elle possède quelques passages très longuets.
Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages non plus, comme s’ils n’étaient pas assez proches de nous pour qu’on ait envie de les connaître, de les rencontrer. Peut-être est-ce dû aux contraintes imposées par le Parti qui les rendent rigides et froids, ce qui les éloigne du lecteur. En tout les cas, sachez que cela n’est pas dérangeant pour apprécier le récit.