Auteur: Alexis Arend Editions: Autoédité, 2020 Nombre de pages: 317 Quatrième de couverture: « Que Dieu me pardonne, je détestais l'Alabama. Je le haïssais ! L'Alabama était le pays où toute la misère du monde avait choisi d'élire domicile. C'était le pays où se donnaient rendez-vous toutes les haines, toutes les iniquités, toutes les bassesses humaines. Aucune région du globe ne mettait un tel point d'honneur à annihiler la vie d'un homme, à le rabaisser, à lui faire courber l'échine jusqu'à le contraindre à ramper à terre, éreinté, vaincu. Et, pour tous ceux dont le malheur était de ne pas avoir la peau claire, l'Alabama était tout cela aussi, en pire. Pour eux, il déployait tout son ignoble talent, il déchaînait toute sa noirceur contenue, toute sa dureté réfrénée. Oh oui ! Pour eux, l'Alabama se surpassait. « Il n'y a rien de pire au monde, ni de plus éprouvant pour un homme, que d'être pauvre. Excepté le fait d'être un nègre, naturellement » , disait mon père. Ô combien il avait raison ! » Remerciements: Je tiens à remercier chaleureusement l'auteur de m'avoir permis de plonger dans cette histoire. |
C’est avec un grand plaisir et une certaine impatience que j’ai retrouvé la plume de l’auteur avec cette nouvelle histoire. Une fois de plus, il nous propose un récit totalement différent des précédents, de quoi nous montrer encore une facette de son écriture et de son don pour nous raconter des histoires. Mais ce qui ne change pas d’un roman à un autre, c’est la façon magistrale avec laquelle il nous fait vivre intensément ses histoires aux côtés de ses personnages.
Ici, nous faisons la connaissance de Will qui est invité à se rendre à l’enterrement d’un écrivain qu’il ne connaissait pas. Il va entrer alors en possession d’un manuscrit qui va lui conter la vie de cet homme et le plonger au cœur de l’Alabama des années 60, un état où il ne faisait pas bon être pauvre et encore moins de ne pas avoir la peau claire.
En suivant la lecture de Will, nous allons en apprendre plus sur l’enfance de Trent, sur les sombres secrets qu’il a cachés à tout le monde. Nous allons découvrir les drames qu’il a vécus enfant, comment son père a essayé de les sortir de la misère et comment la famille Coleman est entrée dans leur vie et a totalement chamboulé la sienne, lui montrant une face bien sombre de l’endroit et des gens qui l’entourent.
Cette histoire est poignante et nous fait vivre des événements qui sont durs et qui nous marquent. Difficile de ne pas réagir face aux horreurs qui sont proférées par certaines personnes qui ont des avis bien tranchés quant à la place de chacun dans la société. Même si nous savons bien de quoi il est question, cela reste une claque monumentale et faire face à autant de racisme fait mal, tétanise et donne envie de hurler.
En nous dépeignant ce passé pas si lointain et malheureusement encore bien trop d’actualité, l’auteur ne peut que nous faire réagir et nous donner envie de nous insurger. La relation qui se noue entre Toby et Trent nous touche et est juste magnifique, de quoi nous donner envie de les aider et de tout faire pour qu’ils puissent continuer leur route. Mais cette dernière s’avère bien dangereuse pour eux et tout risque de ne pas se passer comme ils pouvaient l’imaginer.
C’est un roman qui met en avant les relations et la psychologie des personnages, de quoi nous plonger vraiment au cœur du récit et nous donner l’impression de vivre de l’intérieur les événements présentés. Cela rend le tout d’autant plus fort et je ne peux que vous conseiller de le découvrir pour ne pas oublier à quel point certaines personnes présentent une face sombre qui glace le sang et contre laquelle il est important de lutter. Si seulement un jour tout cela pouvait réellement être définitivement du passé…