Auteur: Caterina Cavena Editions: Les éditions sans pitié, 2022 Nombre de pages: 200 Quatrième de couverture: À Nuovariva, dans la basse plaine de l’Émilie-Romagne, les crimes domestiques sont monnaie courante, en particulier ceux commis sur les femmes ; leurs cadavres disparaissent à jamais dans les eaux glauques du marais. Un jour, le corps d’une adolescente assassinée pendant les jours de la Merlette, ne sombre pas tout de suite, mais reste à la surface glacée de l’eau jusqu’au printemps. Personne ne s’aventure à le ramasser. Bien des années plus tard, la jeune fille réapparaît mystérieusement. Protégée par une religieuse un peu bizarre, Leonida, et un sympathique carabinier, le maréchal Fringolesi, elle devient une sorte de justicière qui abat les « porcs sur deux jambes ». Pour le reste, sa vie reprend là où elle s’était interrompue. Après une adolescence tumultueuse, la jeune femme s’intègre dans la petite communauté de Nuovariva comme chroniqueuse judiciaire. Elle détient un avantage de taille sur ses collègues journalistes : les cadavres lui racontent leur histoire. En jonglant en permanence avec les plans spatio-temporels et en passant efficacement du genre gothique au registre picaresque et comique, Caterina Cavina a écrit un roman à la manière d’une fable moderne sans jamais tomber dans le morbide. Avec une touche de réalisme magique qui rend son propos intemporel et même d’une troublante modernité. Ici, Che Guevara et Anaïs Nin sont les parents spirituels d’une éternelle Lolita et des larmes vertes comme le limon du fleuve s’échappent des yeux des défuntes quand celles-ci révèlent d’inavouables secrets. Remerciements: Je tiens à remercier chaleureusement Mme Hervé-Morier pour cette découverte. |
Quand cette lecture m’a été proposée, j’ai été très intriguée par le résumé, ce qui m’a donné envie de la découvrir. Je ne savais pas complètement à quoi m’attendre, mais j’ai tout de suite été intriguée par la Merlette et j’ai eu envie de connaître son histoire. Seulement, il faut bien admettre que cette rencontre ne s’est pas passée exactement comme prévu.
La Merlette, c’est une jeune fille qui a été assassinée et dont le corps a été abandonné dans les marais. Elle va se relever quelques années plus tard et quitter ces derniers pour se lancer dans une mission qui lui tient à cœur : tuer tous ces hommes qui font du mal aux femmes. A côté, elle mène une vie des plus normales au sein de la communauté, même si visuellement elle n’a plus rien de normal étant donné qu’elle n’est plus vraiment en vie.
Nous la suivons donc dans sa mission, mais aussi lors de ses échanges avec les mortes. En tant que chroniqueuse judiciaire, c’est plutôt pratique que les mortes viennent lui raconter leurs histoires, elle peut ainsi connaître les faits depuis la source, sans devoir trop enquêter. Nous allons donc plonger dans la vie de cette communauté, dans celle de la Merlette, ainsi que découvrir l’horreur vécue par différentes femmes qui ont toutes trouvé la mort.
L’autrice nous offre une histoire qui a, à mon sens, un potentiel énorme. Déjà de part l’originalité de son héroïne, car la Merlette n’a rien d’ordinaire et c’est la grande force de ce roman. Que ce soit de part son vécu, son apparence ou ses facultés, elle a tout pour intriguer le lecteur et lui donner envie d’en apprendre toujours plus.
Un autre point fort, ce sont les rencontres avec les mortes qui nous plongent dans différents récits tous plus glauques les uns que les autres. C’est le côté sombre du récit, juste ce que je cherche dans ce genre d’ouvrage ! Mais alors pourquoi la rencontre ne s’est-elle pas faite avec ce roman s’il y a tant d’éléments accrocheurs ?
Tout simplement parce qu’il ne suffit pas d’avoir de bons éléments pour en faire une bonne histoire. Il faut aussi que le tout soit bien ficelé et que le fil rouge tienne la route. Personnellement, j’ai trouvé que cette histoire partait dans tous les sens. Je me suis totalement perdue dans le récit et je n’ai clairement pas compris où l’autrice souhaitait vraiment nous amener.
Les chapitres sautent du coq à l’âne, certaines histoires sont évoquées mais sans être réellement traitées, les personnages sont présentés sans qu’ils prennent réellement leur place... Bref, je me suis perdue dans cette histoire et à certains moments je ne comprenais plus vraiment ce qui était en train de se passer. Dommage, car dans le fond, ce roman réunissait tous les éléments pour le faire sortir du lot.