Editions: Geste, 2012
Nombre de pages: 276
Quatrième de couverture:
Alors qu’ils filaient de longs jours heureux dans la maison de leurs rêves, Carole annonce subitement à Alex qu’elle le quitte. La violence et l’immédiateté de cette rupture plongent Alex dans une rage folle. S’amorce alors une descente aux enfers dans laquelle ce jeune professeur d’université n’envisage plus qu’une seule issue à l’insupportable souffrance qui le submerge : tuer Carole, celle avec qui il avait fait tant de projets, celle qu’il a toujours admirée, celle qu’il a tant aimée. Toute l’histoire converge alors vers une seule interrogation : Alex mettra-t-il à exécution son projet ? Jusqu’où va l’entraîner cette fièvre meurtrière ? Dans ce roman noir, Franck Linol dévoile une nouvelle facette de son écriture et délaisse pour un temps l’inspecteur Dumontel et la série « Meurtres en Limousin » pour explorer les méandres de l’âme humaine et analyser le basculement d’un homme ordinaire dans l’inhumanité.
Remerciements:
Je tiens à remercier chaleureusement Babelio et Geste Editions de m'avoir permis découvrir ce superbe roman!
Je continue sur ma lancée des belles découvertes faites grâce à Babelio mais cette fois en partenariat avec Geste Editions, dans la collection Le Geste Noir. Une fois de plus c’est un auteur français que je découvre et que j’apprends à apprécier, un auteur que j’aurai plaisir à retrouver vu la qualité de son récit.
Alex est un homme qui mène une vie sans histoires aux côtés de sa compagne Carole. Le jour où elle lui annonce qu’elle ne l’aime plus et qu’elle le quitte, sa vie va totalement basculer entre folie et désespoir. Ne pouvant vivre sans elle, il va plonger dans une rage et une obsession telle qu’il ne va trouver qu’une seule solution à son problème: tuer Carole! Trop lâche pour mettre fin à ses jours, la tuer semble le seul moyen de récupérer sa santé mentale et sa liberté. Mais est-il capable de passer à l’acte?
L’énorme atout de ce roman noir est la plume sublime de l’auteur. Les pages défilent à un rythme effréné, à tel point qu’on peine à reposer le livre (ce que je n’ai pas pu faire d’ailleurs puisque je l’ai lu sur une soirée). Ici point d’enquête au long cours, de meurtres en séries ou de scènes violentes comme dans les thrillers, mais bien un récit centré sur la psychologie humaine et le désespoir d’après rupture, un désespoir qui peut conduire au pire. Et c’est là toute la force de ce récit intimiste! L’auteur réussit à nous dépeindre les méandres de l’âme humaine d’une manière tellement réaliste qu’on en tremble. Finalement, qu’est-ce qui nous empêcherait de devenir comme Alex et de perdre pied à ce point-là?
J’ai été particulièrement touchée par notre héros, même s’il est plus un anti-héros en fait. Son humanité ne rend sa descente aux enfers que plus douloureuse et plus proche du lecteur. On finit presque par s’identifier à lui, à devenir son ami, à vouloir l’aider, le soutenir, tout en ayant, dans le même temps, très peur de lui. On souffre avec lui des rejets incessants de la femme de sa vie, même si on peut aussi très bien comprendre sa position à elle (n’empêche qu’elle ne le ménage pas une seconde non plus). A sa place, ne repousserions-nous pas aussi Alex?
Quand l’histoire prend une tournure complètement inattendue dans la deuxième partie du livre, nous sommes autant sonnés qu’Alex. J’en suis même venue à me demander s’il n’était pas devenu complètement fou et si tout cela n’était pas finalement qu’une sorte de rêve éveillé qu’il était en train de faire. Mais non, la machine est lancée, le lecteur est aspiré, Alex s’enfonce et on ne voit pas comment tout cela va se terminer.