Editions: Hachette (Black Moon), 2011
Nombre de pages: 452
Quatrième de couverture:
Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme le plus grand des maux. Un monde où tous les adultes de 18 ans subissent une opération du cerveau pour en être guéris. A quelques mois de subir à son tour « la Procédure », Lena fait une rencontre inattendue… Peu à peu elle découvre l’amour et comprend, comme sa mère avant elle, qu’il n’y a pas de plus grande liberté que laisser parler ses sentiments. Même si cela implique de quitter ses certitudes…
« Ils prétendent qu’en guérissant de l’amour nous serons heureux et à l’abri du danger éternellement. Je les ai toujours crus. Jusqu’à maintenant. Maintenant, tout a changé. Maintenant, je préférerais être contaminée par l’amour ne serait-ce qu’une seconde plutôt que vivre un siècle étouffée par ce mensonge. »
Avec les nouvelles dystopies, j’ai trouvé du bon comme du moins bon, mais je continue pourtant bien décidée à trouver un nouveau coup de coeur du type de Hunger Games. Seulement, pour l’instant, il semble vouloir me fuir. Toutefois, j’ai le plaisir de vous dire que ce premier tome n’en est vraiment pas passé loin!
Cette fois, c’est l’amour qui est vu comme LA maladie, comme le gros méchant qui fait du mal aux gens. Du coup, à 18 ans, tous les adultes passent sur la table d’opération pour les soigner et les empêcher de ressentir ce sentiment (et bien d’autres qui lui sont liés dans le même temps). Les futurs époux sont choisis en fonction de leurs résultats aux tests par des gens externes. On se marie par obligation, on a des enfants parce qu’il faut en avoir et tout cela sans amour, sans passion, sans désir.
Lena a une histoire mouvementée… Sa mère est morte alors que le Protocole n’a pas fonctionné sur elle et du coup elle a été vue comme une paria. Bien décidée à ne pas faire honte à sa famille restante et à rentrer bien gentiment dans le moule, elle attend avec impatience son Protocole. Seulement voilà, tout ne se passe pas comme prévu le jour J et alors qu’elle attend un nouveau rendez-vous, sa vie va basculer du tout au tout lorsqu’elle va croiser la route d’Alex.
Bon vous imaginez ce qui va se passer, inutile de vous faire un dessin je présume. Après tout nous sommes dans une dystopie donc l’héroïne va aller à l’encontre du système établi, même si elle le respectait jusque-là. En fait, Alex va l’effrayer au début et les sentiments inconnus qu’elle va découvrir vont la terrifier, et c’est ce qui m’a énormément plu: voir l’évolution de Lena, entre curiosité et frayeur. Même si son côté un peu borné est agaçant par moments, c’est une héroïne attachante et agréable à suivre.
Alex de son côté n’a pas eu une vie toute rose non plus et il nous permet de découvrir l’envers du décors, ce qui se cache derrière le système afin d’ouvrir les yeux de Lena. Et la vérité est effrayante, loin de ce monde calme et paisible qui fait illusion face aux habitants. Finalement, l’idée du livre est loin d’être inimaginable, car après tout ne faisons-nous pas beaucoup de choses par amour, que ce soit les bonnes ou les mauvaises choses? Même si je ne pourrais vivre dans un monde aussi aseptisé, la réflexion qu’il éveille est intéressante et palpitante.
Le récit commence doucement (presque un peu trop malheureusement), pour aller en s’accélérant au fil des pages et devenir plus sombre, en lien avec l’effritement de la belle façade du monde que nous découvrons. La relation entre Alex et Lena est touchante et nous fait vibrer ce qui ne fait qu’ajouter un intérêt supplémentaire au récit.