Auteur: Oscar Wilde Editions: Pocket (Classiques), 2009 Nombre de pages: 340 Quatrième de couverture: - Ainsi tu crois qu'il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ? Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces mots d'une voix dure et cruelle. - Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmura Hallward en fronçant les sourcils. - Tu ne veux pas ? Alors, je vais le faire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringle et le jeta par terre. Une exclamation d'horreur s'échappa des lèvres du peintre lorsqu'il vit dans la faible lumière le visage hideux qui lui souriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression qui le remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C'était le visage de Dorian Gray qu'il regardait ! L'horreur, quelle qu'elle fût, n'avait pas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encore des reflets d'or dans la chevelure qui s'éclaircissait et un peu de rouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelque chose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé du cou n'avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurs courbes. C'était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il lui semblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était de lui. C'était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit la chandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dans le coin gauche, tracé en longues lettres d'un vermillon brillant. Lecture commune: Avec Koko cela va de soi :D |
Après « Le Portrait du Mal » de Graham Masterton, j’avais décidé que je devais rapidement sortir ce roman de ma PAL afin de pouvoir comparer les deux œuvres et voire jusqu’à quel point le Maître de l’horreur s’était inspiré de ce classique. Ni une ni deux, nous voilà lancées avec ma partenaire de LC dans cette lecture qui s’est avérée intéressante, surprenante, bien qu’un peu longue par moment pour moi (oui oui je me plains souvent de longueurs dans les romans…).
Dorian m’a prise totalement au dépourvu, car si je ne connaissais que très vaguement cette histoire, j’avais en tête un jeune homme beaucoup plus âgé et pas un adolescent. Du coup, le début du roman m’a déroutée et j’avais de la peine à imaginer comment l’histoire allait se dérouler. Mais au fur et à mesure, j’ai commencé à voir les autres faces de ce "charmant" garçon et là, le récit a pris une autre ampleur, devenant plus sombre, plus inquiétant et plus passionnant.
Dès le départ la différence entre les deux romans est flagrante et j’en ai été ravie. Le seul point commun concerne finalement les tableaux, ensuite les deux auteurs ont pris des chemins très différents pour le plaisir des lecteurs. Ici le seul vrai reproche que je pourrais faire, c’est que le récit tire un peu en longueurs par moment et que les réflexions des personnages sur un peu tout et rien, prennent parfois trop de place, empêchant le récit de totalement se développer. Pourtant, le style de l’auteur est excellent et permet de se plonger dans son univers et dans les réflexions qu’il nous propose.
C’est ce qui a fait qu’au final, j’ai apprécié ce roman et que je me suis quand même un peu attachée aux personnages, même à Dorian, même si j’ai eu envie de le frapper de nombreuses fois. La critique exposée ici est intéressante et nous fait réfléchir sur notre quotidien, mais aussi sur notre société, qui somme toute, ressemble encore beaucoup à celle-ci mine de rien… Ce qui, en soi, est assez terrifiant quand on y pense…