Editions: Michel Lafon, 2011
Nombre de pages: 347
Quatrième de couverture:
Allemagne, 1944. Dans un abri souterrain, une ville reconstituée. Sol pavé peint en rose, ciel artificiel au plafond. Là, pendant que le IIIe Reich est pris entre les feux des Alliés, des prisonniers de guerre polyglottes répondent aux lettres adressées aux détenus des camps de la mort.
Dirigé par Elie et Gerhardt, des amants aux motivations ambiguës, ce cantonnement de scribes a pour but ultime d’empêcher les vivants de découvrir la solution finale.
Un jour, une lettre pas comme les autres arrive. Elle est signée de Martin Heidegger, à l’attention de son ami ophtalmologiste, un homme désormais perdu dans les entrailles d’Auschwitz. Ces quelques mots de l’éminent philosophe vont changer à jamais la vie de cette étrange société d’écrivains-fantômes.
La couverture est la première chose qui m'a attirée vers ce livre. Il faut dire qu'il traite aussi d'une période qui m'intéresse tout particulièrement, alors l'un dans l'autre, je n'ai pas réussi à résister. Seulement voilà, où j'attendais une grande plongée dans l'Histoire, j'ai eu une brève esquisse de la vie de personnes qui ne m'a pas touchée autant que je l'espérais malgré le thème très prenant.
Durant la guerre beaucoup de lettres circulaient, entre autre depuis les camps où les prisonniers tentaient de s'accrocher à la vie en écrivant à leurs proches. Mais que faire de tout ce courrier une fois ces personnes tuées? Comment faire pour attirer les membres restants des familles dans les camps? Comment faire en sorte que personne ne s'inquiète du sort de ces personnes? La solution a été toute trouvée: engager des prisonniers pour répondre à ses courriers et ainsi cacher la vérité...
Nous suivons donc cette petite communauté cachée sous terre qui répond à ces courriers de façon plus ou moins assidue. Ces différentes personnes venant d'univers et de pays différents tentent de survivre de leur mieux dans ce contexte accablant et sous l'amas de lettres. Chaque jour de gagné est une victoire mais aussi un pas de plus vers une possible libération. Du moins, ils l'espèrent. Les événements vont toutefois s'enchaîner et tout ne se déroulera pas forcément comme prévu, surtout quand il s'agira de répondre à une demande d'un certain Heidegger qui va déclencher des problèmes en cascade.
J'ai aimé plonger dans cette période historique et découvrir ce cantonnement et son fonctionnement. Toutefois, les scribes ne m'ont pas touchée comme je l'espérais. Les personnages bien que très présents dans le récit, restent assez fades et sans intérêt. J'aurais aimé que leurs sentiments soient encore plus approfondis, ce qui aurait amené une dimension encore plus intéressante au roman. C'est vraiment dommage.
L'enchaînement des événements est plutôt bien amené et abouti, nous emmenant inexorablement vers la fin et les révélations finales. J'ai trouvé un peu dommage toutefois que nous quittions tout ce petit monde si rapidement et sans les suivre davantage, même si je pense que cela était tout à fait voulu par l'auteur pour bien retranscrire ce contexte de guerre et rendre la fin encore plus réaliste.