Auteur: Martin Demoulin Editions: IS Edition, 2019 Nombre de pages: 150 Quatrième de couverture: Je suis sans nouvelles de Blanche depuis sept jours. À Saint-Barnabé, c’est comme ça, tout le monde compte les jours. Chacun d’entre nous tient son propre carnet de bord. Les anciens l’exhibent fièrement tandis que les nouveaux tout juste débarqués peinent à aligner deux mots sans trembler. Certains à cause de leur consommation excessive de la veille. C’est un rituel auquel peu d’éclopés échappent. D’autres à cause du manque. Ceux-là sont plus rares. D’après les statistiques, la plupart débarquent chargés comme des mules. Et d’après ce que je peux observer, les chiffres ne mentent pas. Devant mes yeux défile une triste réalité. Remerciements: Je tiens à remercier chaleureusement IS Edition de m'avoir permis de découvrir ce livre coup de poing. |
Clairement, ce témoignage ne plaira pas à tout le monde, de part son côté cash et sans fioriture dans la présentation des faits. La construction du récit peut ne pas convenir et donner envie d'arrêter la lecture. Je pense vraiment que certains lecteurs ne s'y retrouveront pas. Mais c'est justement ces éléments qui ont fait que j'ai plongé tête baissée dans ce livre et que je l'ai lu d'une traite tellement j'ai été embarquée dans ce sombre récit.
C'est ce style particulier qui fait qu'il sort du lot. Le côté sans fioriture nous rapproche de l'auteur et nous faire vivre de l'intérieur son mal-être et sa vie tortueuse. Que de souffrances, que d'obstacles à surmonter... Le lecteur est touché de plein fouet et ressent la douleur, le manque, la dérive. A chaque rayon de soleil qui pointe son nez, nous ressentons immédiatement une douche chaleur, mais Blanche n'est jamais bien loin et la plongée est chaque fois plus douloureuse.
Je suis admirative face à ce témoignage. Il faut vraiment oser parler de sa vie ainsi sans détour, et du manque et du besoin quotidien sans chercher d'excuses. C'est un récit sombre, dont on ne ressort pas indemne et qui laisse une trace indélébile dans notre vie. Pourtant, derrière ce mal-être et ces descentes en enfer, l'espoir est toujours là, bien tapi il est vrai, mais bien présent. On dit que la lumière se trouve toujours au bout du tunnel, mais certains tunnels semblent interminables...
Vous l'aurez compris, j'ai été extrêmement touchée par ce récit coup de poing et par la force de ce témoignage. Il faut vraiment prendre son courage à deux mains pour poser sur le papier autant de tumultes, de combats et de recherche de soi. Cela peut aussi être une façon d'exorciser ses propres démons. J'espère vraiment que l'auteur pourra trouver l'apaisement qu'il mérite pour toute la suite de sa vie.