Editions: J'ai Lu, 2012
Nombre de pages: 128
Quatrième de couverture:
Abraham est un fils de la rue. Avec Goran, son ami d'enfance, il partage défonces, embrouilles et petites combines. Dealer à l'occasion pour assouvir ses propres besoins, il erre dans les rues de la Goutte d'Or à Paris, conscient que sa vie s'enfuit dans une direction toujours plus sombre, sans issue. A l'occasion, d'une de leurs nombreuses virées dans un bar de la capitale, ils découvrent une salle de jeu clandestine qu'ils décident de braquer. Mais les truands ne vont pas les laisser s'en sortir indemnes. Vient alors le temps de la fuite, de la planque, puis de la traque...
Je suis ravie de pouvoir vous présenter cette petite perle du monde du polar. Disons-le clairement, ce livre a croisé ma route complètement par hasard et j’en suis plus que ravie ! En faisant la queue pour une dédicace au salon du livre de Paris, une personne s’est mise à présenter l’auteur qui faisait des dédicaces juste à côté. Elle a tellement su bien titiller la fan de policiers que je suis, que ni une ni deux, une fois ma dédicace faite, je me suis achetée le livre et je suis allée rencontrer l’auteur qui s’avère extrêmement sympathique. J’avais hâte de me plonger dans ce petit roman et je dois dire que je ne suis pas déçue du voyage.
Abraham et Goran sont amis de longue date. Ce duo de voyous mène une vie de débauche à l’aide de petits coups sans grande envergure et s’en sortent plus ou moins bien entre leurs prises de drogue et d’alcool. Le jour où ils décident de voir plus grand et de braquer avec d’autres complices une salle de jeu clandestine, leur vie va basculer encore plus dans la noirceur et dans un puits sans fond.
Le récit est vu du point de vue d’Abraham et est écrit à la première personne, ce qui lui amène une touche particulière, presque intime. Abe devient un ami, une connaissance qui nous emporte dans son récit, un peu comme si on lisait son journal intime ou qu’il nous racontait de vive voix son parcours. Du coup, une fois commencé, impossible de le lâcher tellement le lecteur est pris de sympathie pour ce personnage dont la vie n’est pas rose et qui va clairement très mal.
J’ai été impressionnée par la justesse du texte, des évènements et des sentiments décrits. On a presque l’impression de lire une autobiographie. J’ai ressenti toutes les émotions d’Abe, comme si elles étaient miennes et j’avais par moments la sensation de couler ou d’espérer avec lui. L’enfer dans lequel il va plonger suite à ce « gros » coup, est tel qu’on finit par craindre le pire pour lui et se demander comment il va bien pouvoir s’en sortir.
Ici point de vie toute rose, tout est réaliste, sans fioritures, une vie dure et plus imprégnée de désespoir que d’espoir. Le récit est sans temps morts et nous emporte dans son tourbillon d’émotions, ne nous laissant pas le temps de refaire surface, tout comme nos héros (ou plutôt devrais-je dire nos anti-héros).
Si vous cherchez un petit livre tout guilleret et léger, passez votre chemin. Ici c’est la noirceur parisienne qui est présentée et non la belle vie des beaux quartiers. J’ai adoré ce récit et si sa brièveté m’a un peu frustrée, elle permet de ne pas se perdre en palabres et n’en fait qu’un texte encore plus incontournable et plus choc. Je suis ravie que l’auteur ait su aller à l’essentiel sans ajouter des longueurs interminables. Bravo à lui et chapeau bas pour cette histoire très bien pensée avec une fin à la hauteur des espérances bien que peut-être un peu rapide.