Auteur: Tetsuko Kuroyanagi Editions: Presses de la Renaissance, 2006 Nombre de pages: 300 Quatrième de couverture: Tokyo, début des années 1940. Tetsuko, alias " Totto-chan " mène la vie dure à son institutrice... jusqu'à se faire renvoyer de son école primaire, peu de temps après y être entrée. Ses parents l'inscrivent alors à Tomoe, petite école éprise de liberté où de vieux wagons font office de salles de classe. A Tomoe, l'expérience de la vie est aussi importante que les leçons. Et grâce à son directeur atypique, Totto-chan réapprend à respecter les autres et à se respecter elle-même. Elle prend goût à l'étude, assume ses échecs et gagne en autonomie ; écrit des haïkus, rêve de danser " Le lac des cygnes "... Mais elle comprend aussi ce qu'est le racisme, l'intolérance, et découvre la guerre. En 1945, Tomoe est détruite par les bombardements. Mais en quelques années seulement, cette école pas comme les autres aura déterminé la vie entière de Totto-chan. |
Voilà longtemps que ce livre attendait sagement dans ma PAL et ce n'est pas faute d'avoir eu envie de l'en sortir plein de fois, mais d'autres lectures lui sont chaque fois passées devant. Dans le cadre d'un challenge, il me fallait un ouvrage avec une couverture rose, quelle belle opportunité pour enfin m'y mettre et plonger une fois de plus dans ce Japon que j'aime tant.
Ces mémoires sont écrites de façon tellement douce que nous suivons leur rythme et leur musique avec délice, emportés par les mots de Totto-chan au fil des pages et des chapitres. L'école qu'elle a eu la chance de pouvoir fréquenter est le type d'établissement qui me fait encore rêver à l'heure actuelle et qui pourrait permettre d'avoir tellement moins d'échecs scolaires. En plus, le respect et la vie en communauté y sont des éléments importants, de quoi permettre une vie en société plus respectueuse.
En parallèle, c'est l'arrivée de la guerre qui fait trembler le pays et qui va venir toucher la petite vie tranquille de cette école, même si les enfants vont pouvoir être préservés au maximum grâce aux enseignants et au directeur. Nous découvrons quand même la pénurie, le départ à la guerre et le non retour de certains à travers les yeux innocents de Totto-chan et c'est très touchant, même plus que de longues descriptions.
Ce roman aura été une belle leçon de vie pour moi, de celles qui marquent au plus profond de nous-même et qui nous font avancer sur notre chemin de vie et de réflexions. Je suis contente que l'auteur ait décidé de nous partager ses souvenirs, car ce directeur si différent méritait d'être connu de tous et son établissement atypique se devait d'être connu aussi, d'autant plus qu'il a été détruit durant la guerre.