
Editions: Pocket (Science-fiction), 2004
Nombre de pages: 243
Quatrième de couverture:
Premier jour : Au loin, il y a votre voisin. Vous lui faites un signe. Jusqu'au moment où vous réalisez qu'il est décédé depuis des semaines...
Troisième jour : La télé enchaîne les émissions spéciales : partout dans le monde les morts reviennent. Apathiques, ils errent au royaume des vivants...
Cinquième jour : Paralysé de trouille et de dégoût, vous regardez votre femme serrer dans ses bras, au beau milieu de votre salon, une chose qui, un jour, fut sa mère...
Huitième jour : Votre femme vous a quitté après que vous avez réduit en cendres l'ignominie qu'elle appelait "maman".
Neuvième jour : La télé diffuse un reportage au cours duquel on voit une de ces choses dévorer un chat vivant...
Ils sont désormais des millions et vous ne vous poser qu'une question : mon monde n'est-il pas désormais le leur?
Depuis quelques années je me suis mise à des genres qui à la base n'étaient pas du tout ma tasse de thé, et aussi fou que cela puisse paraître, je les aime de plus en plus. Après les vampires, les loups-garous et autres faës, il était temps que je rencontre les zombies. Mais il faut dire que ces êtres me donnaient peu envie de les rencontrer et comme on les retrouve souvent dans des romans classés en horreur (genre que j'affectionne assez peu), je n'étais pas prête de leur dire bonjour (oui oui j'admets, ils me faisaient vraiment peur). Et pourtant, j'ai essayé à cause d'une couverture qui m'a attirée et d'un challenge, et le pire c'est que j'ai beaucoup aimé!
En fait, ce livre est une dystopie qui nous plonge dans un monde où les morts se relèvent pour des raisons inexpliquées. Nous sommes loin d'un récit d'horreur ce qui m'a bien convenu. L'histoire se passe en France où vit notre narrateur avec sa petite famille. Kemper travaille dans un crématoire et vit une vie bien rangée et douce. Mais le jour où les morts commencent à se relever et l'épidémie à se répandre, transformant même les vivants, il va voir son quotidien changer à jamais.
Ce roman est bien plus qu'une histoire de morts-vivants, c'est une critique juste et réfléchie de notre société, de notre façon d'appréhender la mort et de s'occuper de nos morts. L'auteur nous emporte dans un récit réflexif et profond qui laisse difficilement indifférent et qui touche à nos propres valeurs. Faut-il cohabiter? Combattre? Eliminer? Le racisme devient alors un thème important, tout comme les massacres en masse en faisant un parallèle avec l'Holocauste. Sincèrement, j'ai été touchée par ce roman qui m'a remuée en touchant à mes croyances et à mes pensées les plus profondes.
L'histoire en elle-même est assez simple: la survie des vivants face à l'invasion des morts-vivants avec tous les comportements déviants que cela peut engendrer. Mais finalement n'est-elle pas qu'un prétexte pour soutenir les autres idées de l'auteur? J'en ai bien l'impression. Ici les zombies ne sont pas horribles et deviennent des êtres à part entière, pas de scènes gores à l'horizon, la violence n'étant pas le thème de ce roman mais bien l'être humain et son comportement face à l'autre et à sa différence. Il faut finalement si peu de choses pour déclencher une guerre...
